Phalaenopsis
violacea ( Witte 1860)
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Synonymes
principaux
Stauritis
violacea (Rchb.f 1862)
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On relève
plus de 20 synonymes de Phalaenopsis violacea. Le botaniste allemand
Hasskarl
a assimilé Phalaenopsis violacea à la plante décrite
par Rumphius sous le nom d'Angraecum album majus qui est en fait
Phalaenopsis amabilis.
La description du revers des sépales de Phalaenopsis amabilis,
quelquefois violacé, a pu être la cause de cette
erreur.
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Stauropsis
violacea (Rchb.f 1862)
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Polychilos
violacea (Shim 1982)
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Description
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Plante épiphyte à
racines souples, glabres.
Tige trapue, complètement recouverte par l'imbrication de la base
des feuilles.
Feuilles charnues, coriaces, elliptiques ou obovales ou oblongues-elliptiques,
aiguës ou obtuses, à base condupliquée, longues de plus
de 25 cm., larges d'au moins 12 cm.
Pédoncule robuste, court, peu érigé, souvent arqué,
au rachis en zigzag, portant peu de fleurs. Bractées ovales, cucullées,
aiguës, de 7 mm.
Fleur charnue, cireuse, pouvant atteindre 6 cm., souvent plus petite. Sépale
dorsal oblong-elliptique ou elliptique ou ovale, ou ovale-lancéolé,
quelque peu concave, très nettement caréné dorsalement.
Sépales latéraux obliquement unis à la base de la colonne,
ovales-lancéolés, sub-falciformes au-dessus, à apex
condupliqué et à carène dorsale très prononcée.
Pétales elliptiques ou ovales-elliptiques, à base asymétrique,
plutôt aigus à l'apex. |
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Labelle
trilobé. Lobes latéraux érigés, linéaires-oblongs,
à apex tronqué et avec un épaississement en
forme de demie lune en leur milieu. Lobe médian ovale, apiculé,
charnu, convexe, avec une carène membraneuse médiane
se terminant par un callus ovoïde juste avant l'apex, complètement
glabre, très rarement agrémenté de quelques
verrues sur le callus apical. Disque entre les lobes latéraux
renflés, légèrement couvert de papilles fusionnant
en deux ou trois membranes charnues. A la jonction des trois lobes
on trouve un appendice bifide, charnu, profondément rainuré
en son milieu.
Colonne charnue, légèrement
arquée, cylindrique, élargie vers la base de plus
de 15 mm.
Pédicelle de 3 cm, fruit
pouvant atteindre 15 cm.
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Labelle de Phal.violacea(Sweet)
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Labelle d'une fleur
fraîche de Phalaenopsis violacea-Dessin de Frédéric
Kirsch-
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Observations/Culture
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Les fleurs émettent un fort parfum comparable
à celui de certains nénuphars, du Freesia ou de la bergamote...
Les couleurs sont très variables. On retrouve de l'incarnat, du
mauve, du magenta, du rose magenta, du rose carmin sur les segments floraux.
L'extrémité des sépales et des pétales est
normalement verte. Le lobe médian et la colonne sont rose/carmin
ou magenta.
Le Phalaenopsis violacea se rencontre parfois dans la nature en compagnie
du Phalaenopsis sumatrana.
Le Phalaenopsis violacea est une plante de climat chaud et humide. Il
est originaire de terres basses ou l'humidité relative est en permanence
autour de 80% avec une intensité lumineuse limité à
10.000 lux. On le trouve très souvent sur palétuvier.
Pratiquement disparu des cultures en 1960, il connaît depuis un
regain d'intérêt.
Parfois mal considérée
par les collectionneurs qui estiment cette variété difficile
à conserver, le Phalaenopsis violacea ne pose pas de problèmes
particuliers de culture si l'ambiance est régulièrement
ventilée mais constamment humide.La floraison s'étale sur
toute l'année, mais est plus abondante du printemps à l'automne.
Cultivée en épiphyte ou
suspendue, la plante prend une allure naturelle qui permet l'évacuation
rapide des eaux d'arrosage, évitant ainsi le développement
de maladies bactériennes ou fongiques.
C'est une plante casanière qui produit souvent un système
racinaire moins développé que chez d'autres espèces.
Un rempotage tous les trois ou quatre ans dans un mélange très
grossier donne de bons résultats. Température minimum :
18/20 °C, une température trop longtemps inférieure
à 18 °C peut perturber de manière significative la végétation.
Les plantes adultes de Phalaenopsis violacea f. bellina ont un feuillage
opulent avec 6 ou 7 feuilles pouvant atteindre 30 à 35 cm de long
pour 20 cm de large et porter plusieurs hampes florales en même
temps.
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Phalaenopsis
bellina versus Phalaenopsis violacea
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On peut trouver des plantes à la floraison très variables
étiquetées sous le nom de Phalaenopsis violacea. Certaines
de ces plantes aux fleurs de couleur plus uniforme sont originaires
de Malaisie et son souvent étiquetées sous le nom de
Phalaenopsis violacea Malaisie, ou Malaisia, précédé
ou nom de l'abréviation var. pour variété. Celles
originaires de Bornéo sont plus contrastées. Sépales
et pétales sont blancs ou ivoire avec une suffusion de vert.
Le 1/3 supérieur est d'un vert pomme et une tache magenta de
taille variable orne la partie inférieure des sépales
latéraux. Ces plantes sont souvent étiquetées
sous le nom de Phalaenopsis violacea Bornéo, précédé
ou non de l'abréviation var. Le nom officiel de ces plantes
est maintenant Phalaenopsis bellina
(Christenson, Brittonia 47 : 58, 1995) ; cette espèce est
reconnue par l'autorité en charge de l'enregistrement des hybrides
et figure sur la liste de Kew mais plusieurs botanistes contestent
cette interprétation.
Stig Dalström, en particulier, contredit les arguments de Christenson.
Il s'appuie sur le fait que des colorations différentes, une
forme différente du périanthe et un parfum différent
ne sont pas des arguments suffisants pour discriminer une espèce.
Il compare la coloration et la forme très variables de Phalaenopsis
violacea avec la coloration et la forme très variables que
l'on peut rencontrer chez Odontoglossum crispum, aujourd'hui Oncidium
alexandrae, qui a conduit, il fut un temps, à créer
une variété à chaque fois qu'une nouvelle plante
de cette espèce fleurissait (c.f. le livre de Léon Duval
" Les Odontoglossum ", 1900). Aujourd'hui encore on distingue
deux types d'Odontoglossum crispum ; le type " Pacho " du
nom d'une localité située au nord de Bogota caractérisée
par des fleurs grandes aux segments largement étalés
et le type " Fusa " du nom de Fusagasuga une localité
située au sud de Bogota aux fleurs plus petites et plus étoilées
et, souvent, lors des concours horticoles qui ont lieu en Colombie,
les membres du jury ne savent pas s'ils ont à faire à
un mauvais O. crispum type pacho ou à un bon O. crispum type
Fusa. Cependant, il n'est pas rare de trouver un bel O. crispum dans
la région de Fusagasuga et une plante à la floraison
quelconque dans la région de Pacho. Stig Dalström estime
que la situation est comparable en ce qui concerne Phalaenopsis bellina
et Phalaenopsis violacea et que, par conséquence, Phalaenopsis
bellina devrait être considéré comme synonyme
de P violacea. La morphologie des labelles étant identique
chez les deux espèces je rejoins cette analyse. Des analyses
moléculaires réalisées par Tsai en 2003, confirmées
en 2010, ne permettent pas de différencier Phalaenopsis violacea
et Phalaenopsis bellina ; par contre, d'après ces mêmes
anlyses, Phalaenopsis violacea f. mentawai pourait être considéré
comme une espèce.
Le cas de confusion entre Phalaenopsis
tetraspis et de Phalaenopsis speciosa est identique et on peut
utiliser la même comparaison avec Oncidium alexandrae. |
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Un autre exemple nous est
donné par le bien
nommé Maxillariella variabilis dont les fleurs
peuvent être, suivant les exemplaires, jaune vif ou brun/rouge.
La couleur n'étant pas un facteur suffisant pour discriminer
2 espèces. |
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Maxillariella variabilis
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Historique
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Maxillariella variabilis
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Découvert
tout d'abord à Sumatra, près de la localité de Palambang,
par Teijsmann
qui, en 1859, en envoya des exemplaires au jardin botanique de Leyde ou
Witte
le fît fleurir pour la première fois en Europe en 1861 ( volume
4, page 129 des Annales d'Horticulture et de Botanique ou Flore des Jardins
du Royaume des Pays Bas). En 1862, Willink d'Amsterdam fit fleurir un second
exemplaire. Il disparu ensuite des collections pour réapparaître
fleuri en 1878 en Grande Bretagne ( chez M. W.H.Williams à Tredrea
en Cornouaille et à Chelsea). Il s'agissait de plantes collectées
par Murton directeur du tout nouveau Jardin Botanique de Singapour. Il s'assura
une place plus prépondérante à partir de 1880 quand
Curtis
en expédia une grande quantité de Sumatra. |
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The orchid Review
1930
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Variétés
botaniques
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Phalaenopsis violacea
var.alba (Teijs. & Binn. 1862) ou Phalaenopsis violacea var.albescens.
Sépales et pétales blancs avec les extrémités
plus ou moins vertes.
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Phalaenopsis violacea var.coerulea.(Christenson
2001)
Sépales et pétales bleu lavande. L'intensité
de la couleur est très variable. |
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P. violacea f. bellina |
P. violacea f. bowringiana |
P. violacea f. chloracea
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P. violacea f. punctata
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Dessins de Reichenbach
qui illustrent différentes formes de Phalaenopsis violacea
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Base des sépales
et des pétales diversement ornés de points et de barres transversales
mauve, cette variante rare est commercialisée sous le nom de Phalaenopsis
violacea f. bowringiana ; Reichenbach l'avait décrite en 1884
sous le nom de Phalaenopsis violacea var. bowringiana en l'honneur du naturaliste
amateur Sir John Charles Bowring (1820-1893), cultivateur de la plante qu'il
avait décrite. |
Sépales et pétales jaunes ; commercialisée sous le
nom de Phalaenopsis violacea f. murtoniana ; cette décoloration
survient souvent lors du vieillissement de la fleur mais certain clones
présentent cette coloration dès l'épanouissement des
fleurs ; Reichenbach l'avait décrite en 1878 sous le nom de Phalaenopsis
violacea var. murtoniana en l'honneur du botaniste H.G.
Murton (1853-1881), directeur du Jardin Botanique de Singapour qui
envoya cette plante en Angleterre à son frère J. Murton jardinier
de M.H. William à Perranarworthal en Cornouaille ; l'illustration
figurant dans le volume IV de l'" Orchid Album " représente
cette variante. |
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Sépales et pétales
à dominante vert pomme, jaunissant avec l'âge ; taches magenta
sur la moitié interne des sépales latéraux ; base des
sépales et des pétales colorés de suffusions mauves
; sommet de la colonne et lobe médian magenta ; lobes latéraux
jaune avec deux taches magenta ; commercialisée sous les noms de
Phalaenopsis violacea f. bellina, Phalaenopsis violacea f. bornéo
ou Phalaenopsis bellina ; c'est cette plante qui a été la
plus utilisée par les obtenteurs car plus colorée et aux fleurs
plus grandes. |
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Présence d'une
bande pigmentée se transformant en une série de mouchetures
sur la partie interne des sépales latéraux, commercialisée
sous le nom de Phalaenopsis violacea f. punctata ; Reichenbach l'avait
décrite en 1884 sous le nom de Phalaenopsis violacea var. punctata. |
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Considérée
par Sweet
comme synonyme de Phalaenopsis violacea var. bellina, Phalaenopsis violacea
f. chloracea a été décrit par Reichenbach en 1884.
Sweet pensait que Reichenbach avait décrit sous deux noms différents
deux stades d'évolution de la fleur de la même espèce.
Le premier dessin, celui de Phalaenopsis violacea var. bellina date de 1878
alors que le second Phalaenopsis violacea var. chloracea date de1882. Les
deux espèces ayant été décrites le même
jour (" The Gardener's Chronicle ", n.s., 22 : 262, 1884) Sweet
a donné la priorité à la variété la plus
ancienne. Cependant on ne peut retenir cette interprétation car il
s'agit bien de deux formes différentes, Phalaenopsis violacea var.
bellina et Phalaenopsis violacea var. chloracea gardant la même coloration
jusqu'au flétrissement de la fleur. |
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Phalaenopsis
mentawaiensis O.Gruss, Orchidee (Hamburg) 65: 238 (2014).
Certains Phalaenopsis violacea originaires de l'île de Mentawai
(Indonésie) sont reconnaissables à leurs tiges florales
très longues, pouvant atteindre 50 cm, une fleur un peu plus
grande, un parfum et une coloration légèrement différente.
Cette variante est maintenant considérée comme une espèce
distincte. L'architecture de la fleur est similaire à celle
de Phalaenopsis violacea et la longueur plus importante de la tige
florale est due à des entre-nuds beaucoup plus développés
que chez l'espèce type. Les fleurs sont également plus
espacées, les feuilles sont plus étroites et plus allongées.
La fleur est identique.
Il est difficile d'accorder le statut d'espèce à cette
plante bien des études récentes utilisant des techniques
avancées de génétique consolident les arguments
avancés jusque là, c'est à dire une fleur plus
grande (presque similaire en taille à celle de Phalaenopsis
violacea f. bellina) avec des coloris plus vifs. Mais c'est surtout
la longueur de la tige florale qui retient l'attention. |
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Labelle de Phalaenopsis
violacea f.bellina
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Labelle de Phalaenopsis
mentawaiensis
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Labelle de Phalaenopsis
violacea
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Illustration de Phalaenopsis
violacea dans Curtis Botanical Magazine 1927
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Évolution moyenne des températures,
de la pluviométrie et de l'humidité relative en Malaisie,
région de Mersing
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