Phalaenopsis
aphrodite (Rchb.f 1862)
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Description
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Plante
épiphyte, à la tige courte complètement recouverte
par l'imbrication de la base des feuilles, aux racines abondantes, charnues,
glabres, aux extrémités violacées. Feuilles elliptiques-oblongues, d'un vert foncé uniforme à la face supérieure, à reflets violacés où cuivre à la face inférieure, de grandeur très variable, de 20 à 40 cm de longueur, sur 5 à 8 cm de largeur, obtuses, rarement arrondies. Pédoncule arqué ou ,pendant, simple, parfois rameux, vert ou vert moucheté de violacé, multiflore, long de 60 cm à un mètre. Rachis en zigzag. Bractées de 5 mm, triangulaires. Sépales très étalés, blanc, le supérieur oblong, obtus, les latéraux divergents, ovales- falciformes, aigus, carénés à la face inférieure. Pétales blancs, largement rhomboïdes, très obtus, deux fois plus larges que les sépales |
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Illustration du Phalaenopsis
aphrodite dans The Orchid World, décembre 1915
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Historique
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Le premier européen à reporter l'existence de Phalaenopsis aphrodite est un jésuite, Georg Joseph Kamel (1661-1706). Rentré dans les ordres en 1683, il fut, envoyé dans les îles du sud-est asiatique. A ses talents de botaniste il ajoutait un sens artistique certain et il devint le premier spécialiste des plantes des îles Philippines. En bonne place figurait le Phalaenopsis aphrodite qu'il décrivait avec le langage du XVII iéme siècle comme une colombe. Les travaux de Kamel furent négligés par Linné qui les jugeait : "descriptiones imperfectae. Florum nulla noticia" et le Phalaenopsis aphrodite ne parut pas dans la première liste d'orchidées figurant dans son "SPECIES PLANTARUM» |
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Phalaenopsis
aphrodite subsp.formosana (Christ 2001) Synonymes : Phalaenopsis formosana
( Miwa 1941), Phalaenopsis babuyana (Miwa 1941), Phalaenopsis formosum (Hort),
Phalaenopsis amabilis var formosana (Shimadzu 1921) Endémique de Taïwan (ile principale plus Babuyan, Lan-Yeu, Lu-Tao). Feuillage vert pomme, fleurs plus petites que le type, mais plus nombreuses sur une hampe florale très ramifiée. Largement multiplié pour la plante fleurie dans les années 1990. Probablement éteint sur l'île principale. |
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L'influence de Phalaenopsis
aphrodite se fait nettement sentir sur cet hybride direct avec Phalaenopsis
Chamonix. Bonne présentation des fleurs sur une hampe florale courte,
bonne forme de la fleur, atténuation significative du coloris jaune
dans le labelle.
Chamonix influence quant à lui la dimension de la fleur. |
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Phalaenopsis
aphrodite dans The Botanist en 1839 sous le nom erroné de
Phalaenopsis amabilis C'est la seconde floraison de la plante qui fleurit pour la première fois chez Rollisson l'année précédente. |
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Une anecdote avec Phalaenopsis aphrodite | |||||||||||||
Edmond
Plauchut (1824-1909) est un journaliste et un aventurier français.
Journaliste républicain à Angoulême en 1848, il s'expatria
volontairement à la suite de la chute de la République en
1852 et partit vers Singapour et Manille.
Dans un long article qu'il écrivit dans la Revue des Deux Mondes en 1895 il évoque ses rencontres avec les orchidées, puis, plus loin rapporte une histoire dont l'un des protagonistes est le Phalaenopsis aphrodite : " Les jours où j'avais la chance d'en découvrir dans les forêts vierges de l'Archipel des Philippines, ces jours-là étaient des jours de fête et de tristesse. De fête, parce que rien n'est plus agréable à surprendre qu'une orchidée en plein épanouissement dans le berceau de verdure où Dieu la fit naître ; de tristesse, parce que, au temps où ces bonnes fortunes m'arrivaient, le manque de relations rapides entre les îles espagnoles de la mer de Chine et l'Europe m'ôtait la possibilité de son envoi en France [ ] Non loin du détroit de la Sonde, dans l'île de Luçon, où se rencontrent de superbes orchidées, si les légendes sont rares, du moins on y entend des histoires qui, en raison du sujet qui nous occupe, trouveraient ici leur place. Nous n'en voulons citer qu'une seule, relatée souvent devant nous, lorsqu'un Indien, pour se faire bien accueillir de sa brune maitresse, déposait à ses pieds une brassée d'ylang-ylang , feuilles odorantes d'un vert pâle, et fort semblable à celles de la verveine. On était au début de l'occupation espagnole, lorsqu'un tagale, chef d'une tribu, fut arrêté au moment où, armé de son kriss empoisonné, il cherchait à frapper l'un des capitaines européens. On allait fusiller le meurtrier sur place, lorsqu'il vit, à quelques pas de lui une femme jeune et blanche, regardant avec une grande attention des fleurs qui, pour elle, étrangère, était certainement nouvelles. Le tagale les considéra avec dédain, donnant par-là à comprendre à la femme européenne que, dans les montagnes environnantes, il y en avait de plus belles. " sous bonne escorte, si vous voulez, donnez-moi quelques jours de répit, et je le jure, dit-il à ceux qui l'entouraient, de vous apporter ici la plus odorante des feuilles et la fleur la plus belle de toute la terre ". Il s'exprimait avec une telle apparence de franchise, ses yeux témoignaient d'une telle loyauté, que sa proposition fut acceptée. Il s'élança dans la direction du Mariveles, une montagne voisine de Manille, et, quelques jours après, il en revenait avec une gerbe d'ylang-ylang, au centre de laquelle s'épanouissaient les fleurs blanches et roses de l'orchidée Phalaenopsis, une des merveilles de la flore tropicale. Les espagnols, qui ne furent jamais cruels envers les indigènes des Philippines, firent grâce de la vie au Tagale. La fleur fut appelée Fleur de la rédemption". |
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