QUELQUES
BOTANISTES FRANÇAIS
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PIERRE
ÉTIENNE SIMON DUCHARTRE (1811-1894)
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Pierre Étienne Simon Duchartre
naît au sein d'une famille nombreuse à Portiragnes près
de Béziers. C'est un élève doué prêt
à passer son bac dès l'âge de 15 ans. Passionné
de botanique il doit néanmoins accepter un poste de professeur
dans une institution près de Libos mais il poursuit en même
temps ses études et passe sa licence ès sciences naturelles
en 1839 et son doctorat en 1841. Il déménage pour Paris
où il collabore à plusieurs périodiques, au Dictionnaire
d'Histoire naturelle de d'Orbigny, à l'Encyclopédie
du XIXème siècle. Il devient directeur-rédacteur
de la Revue de Botanique de Benjamin Delessert. En 1848 il obtient
son agrégation et devient bientôt professeur de botanique
à l'Institut agronomique de Versailles jusqu'en 1852. Il achève
ensuite le Manuel des Plantes, Arbres et Arbustes de Jacques &
Herincq qui comprenait déjà trois volumes en y adjoignant
un quatrième volume traitant entre autres des plantes comme
les Aristolochiacées, les Orchidacées, les Iridacées
et les Liliacées. En 1854 il est un des fondateurs de la Société
Botanique de France dont il assurera plusieurs fois la présidence
et en 1857 il devient rédacteur du journal de la Société
Impériale et Centrale d'Horticulture de France fondée
en 1855 à laquelle succédera la Société
Nationale d' Horticulture de France. Il y écrit plusieurs articles
sur les orchidées dont un en 1856 dans lequel il démontrait
que " les plantes épiphytes telles que les orchidées
n'absorbent la vapeur d'eau ni par leurs feuilles ni par leurs racines,
quelque saturé d'humidité que soit le milieu atmosphérique
dans lequel elles se trouvent, et que l'eau, pour être absorbée
par elles, doit leur être fournie à l'état liquide
". Cet article est disponible dans le tome 6 de La Belgique Horticole
(1856) . En 1862 il y décrit également en 9 pages accompagnées
d'un
luxueux dessin le Phalaenopsis schilleriana var. viridimaculata.
Il est élu membre de l'académie des sciences dans la
section de botanique le 21 janvier 1861 et dans le même temps
il devient professeur à la Sorbonne, poste qu'il occupe pendant
26 ans, ce qui ne l'empêche pas de continuer à publier
livres et articles.
Il est à l'origine de l'utilisation du soufre dans le traitement
de l'oïdium. |
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ACHILLE
EUGENE FINET (1863-1913)
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-UN
BOTANISTE DESINTERESSE-
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Botaniste
français spécialiste des orchidées de Chine
et du Japon.
Natif d'Argenteuil ce fils d'une famille très aisée
poursuit ses études au lycée de Versailles puis à
Sainte Barbe avant d'entrer comme préparateur au laboratoire
de Peligot puis à celui de Jungfleisch au Conservatoire des
Arts et Métiers. Il quitte la chimie au profit de la botanique,
peut-être influencé par la riche collection d'orchidées
que son père entretenait à Argenteuil. Soutenu par
Baillon il entre au Museum.
C'est François
Gagnepain qui, rédigeant la notice nécrologique
de Finet pour le Bulletin de la Société Botanique
de France, écrivit :
" Le 1er mai 1898 il est préparateur aux Hautes Etudes
avec un traitement annuel de 100 francs qu'il abandonne à
un homme de service pour jouir du titre officiel qui lui ouvre toutes
les collections. Aussitôt il bat le rappel des Orchidées
dispersées partout, et après de longs mois de manipulations
fatigantes il fait deux parts des échantillons : ceux qui
sont nommés et qu'il s'agit de contrôler, les autres
qu'il faut déterminer, et toute son ambition est de voir
la première catégorie grossir de la diminution de
l'autre. "
En 1905 le ministère supprime les fonctionnaires à
minimum de traitement mais Finet conserve ses fonctions au laboratoire
sans titre officiel et sans demander le titre d'assistant qui aurait
été rémunéré. Encore une fois
laissons parler Gagnepain :
" Je lui disais un jour " A votre place, je serais candidat
aux fonctions prochainement vacantes d'assistant et une fois nommé,
avec ma situation de fortune, je ferais deux parts de mon traitement
pour deux travailleurs complémentaires. " Finet fit
mieux ; il ne voulut point nuire à l'avancement du personnel
: le laboratoire eut quand même les deux travailleurs en plus
payés par le professeur Lecomte sur une caisse noire alimentée
discrètement, et par les Notulae systematicae, rédacteur
A. Finet, le laboratoire eut sa publication spéciale. " |
Finet enrichit aussi la bibliothèque
du laboratoire à partir de sa bibliothèque personnelle
: Botanical Magazine, Botanical Register, Revue Horticole, Journal of
Botany ,Annals of Botany, Botanische Jahresberichte et Botanische Centralblatt
furent ainsi mis à la disposition des chercheurs.
Décédé prématurément à l'âge
de 49 ans des suites d'une hémorragie cérébrale
il lègue la somme de 600 000 francs au laboratoire de Phanérogamie.
Il est l'auteur de plusieurs publications dont Orchidées nouvelles
de la Chine en 1897, Orchidées recueillies au Yunnan et au Laos
en 1898, Les orchidées du Japon, principalement d'après
les collections de l'herbier du Muséum d'histoire naturelle de
Paris en 1900, Les orchidées de l'Asie orientale en 1901, Contributions
à la flore de l'Asie orientale en 1907 (avec François
Gagnepain).Le genre Neofinetia a été
nommé en son honneur, ainsi que Bulbophyllum finetii , synonyme
de Bulbophyllum saltatorium var. albociliatum qu'il avait lui-même
nommé, Dendrobium finetianum, Angraecum finetianum (synonyme
d'Angraecum humblotianum), Catasetum finetianum et Calanthe ×
finetii, synonyme de Calanthe x gigas.
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-DECOUVERTE
DE PHALAENOPSIS GIBBOSA-
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PÉTELOT,
PAUL ALFRED (1885-1958)
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Natif de Saint Max en Meurthe-et-Moselle.
Botaniste, spécialiste des mousses, et entomologiste. Après
ses études il devient préparateur de botanique à
la Faculté des Sciences de Nancy en 1908. Après un
passage au Brésil à Belém (1911) en tant
qu'assistant à la station de biologie agricole du Para, Pételot
séjourne à St Pétersbourg à
l'Université des Sciences lorsqu'éclate la révolution
russe (en octobre 1917 dans sa correspondance familiale il parle
d'une plante intéressante trouvée dans la règion
de St Pétersbourg mais n'évoque pas du tout les événements).
Il rentre en France et habite quelques temps à Paris.
En 1919 il est reçu par la Société de Pathologie
végétale de France alors qu'il travaille au laboratoire
de cryptogamie du Museum d'Histoire Naturelle et devient dans le
même temps membre de la Societe Botanique de France. Fin 1919
il est en Indochine , le Bulletin de la Société De
Pathologie de janvier/mars 1921 le domicilie à Hanoï.
Il prend la direction de la station entomologique de Choganh Ã
Ninh Binh en 1922.
En 1928 il est professeur à l'école d'agriculture
à Hanoï, puis chargé de Cours à
la Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie de Saigon,
puis devient chef de la division de Botanique à l'Institut
des Recherches agronomiques de Saïgon. Il quitte le Vietnam
en 1955.
Pételot est aussi lauréat de l'Académie des
Sciences de Paris. Son herbier a été déposé
au Museum d'Histoire Naturelle de Paris et il a collecté
des plantes dans toute l'Indochine. Avec Eugène Poilane c'est
le plus grand pourvoyeur de plantes indochinoises à
destination du MHNP.
Beaucoup de plantes de la région sont nommées en son
honneur. Le genre Petelotiella créé par Gagnepain
lui est dédié.Parmi les orchidées on peut noter
Habenaria petelotii et Phalaenopsis petelotii, nom qui n'a pas été
retenu par Sweet
lorsqu'il a décrit Phalaenopsis gibbosa.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les plantes indochinoises
dont "Les plantes médicinales du Cambodge, du Laos et
du Viêtnam ", ouvrage de référence en plusieurs
tomes. |
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Actinidia petelotii
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Agrostis petelotii
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Arisaema petelotii
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Aristolochia petelotii
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Anoectochilus petelotii
(Rhomboda petelottii)
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Artocarpus petelotii
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Asarum petelotii
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Camellia petelotii
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Caulokaemferia petelotii
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Cleistanthus petelotii
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Clethra Petelotii
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Conniogramme petelotii
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Cryptochilus petelotii
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Davallia petelotii
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Dioscorea petelotii
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Diplazium petelotii
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Disepalum petelotii
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Glycosmis petelotii
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Indocalamus petelotii
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Ligularia petelotii
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Lysionotus petelotii
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Medinilla petelotii
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Microtropis petelotii
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Pedicularis petelotii
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Phacus petelotii (algue
unicellulaire)
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Pogostemon petelotii
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Polyalthia petelotii
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Primula petelotii
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Raphiocarpus petelotii
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Schefflera petelotii
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Staurogyne petelotii
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Vaccinium petelotii
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FRANÇOIS
GAGNEPAIN (1866-1952)
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Autodidacte, fils d'un modeste
charbonnier, François Gagnepain est un natif de Raveau dans
la Nièvre. C'est à l'âge de 11 ans qu'il commence
à faire des herborisations suivies. En 1883, il intègre
l'École normale d'instituteurs de la Nièvre à
Varzy puis est nommé instituteur à Cercy-la-Tour, il
en étudie la flore et rédige la Topographie botanique
des environs de la commune. Il adhère à la Société
botanique de France en 1893. En avril 1900, il devient préparateur
dans un laboratoire du Muséum national d'histoire naturelle
puis secrétaire de la Société botanique de France
en 1901. Il apprend le latin pour rédiger ses descriptions
de plantes nouvelles, l'anglais pour les lires les principaux travaux
sur les flores asiatiques.
De 1903 à 1906 Achille Finnet, spécialiste des orchidées,
le prend comme collaborateur pour élaborer Contribution à
la flore de l'Asie orientale, ouvrage inachevé, dont les deux
tomes existants contiennent au total 426 pages et 29 remarquables
planches. L'ambition de départ était une révision
systématique de toutes les familles de plantes d'Extrême-Orient.
Sous-directeur au laboratoire de phanérogamie du Muséum
en 1927, il supervise la parution des dix fascicules de la Flore de
l'Indochine entre 1908 et 1942. Il rédige seul une bonne part
de l'ouvrage. Il reste très attaché à son terroir
d'origine et à son patois ; il sauve ainsi de l'oubli les légendes,
chansons populaires, proverbes. À sa retraite en 1931, il s'implique
dans la politique locale de Montgeron, la commune où il habite
depuis 1925. Il est élu en 1935 avec la liste du Front populaire.
Il meurt tragiquement en gare de Cannes, écrasé par
un train qui venait de démarrer !
The genre Gagnepainia (famille des Zingiberaceae) est nommé
en son honneur ainsi que les orchidées : Eria gagnepainii et
Cirrhopetalum gagnepainii synonyme de Bulbophyllum flabellum-veneris.
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ANDRE
LOUIS JOSEPH EDMOND ARMAND GUILLAUMIN (1885-1974)
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Botaniste et systématicien
français mais aussi jardinier.
Après l'obtention de sa licence en biologie en 1906, il commence
à travailler au Muséum national d'histoire naturelle.
Il entre à la chaire de botanique en 1909 comme préparateur.
En 1910, il obtient son titre de docteur en sciences biologique
et devient assistant auprès de la chaire de botanique, d'organographie
et de physiologie végétale. Après sa démobilisation
en 1919, il est nommé assistant, c'est-à-dire sous-directeur
de laboratoire, à la chaire de Culture. Il dirige ensuite
cette dernière à partir de 1932. C'est le moment où
il décide de se consacrer à l'étude, jamais
encore entreprise d'une façon générale, de
la flore de la Nouvelle-Calédonie et des îles voisines.
Il en devient rapidement un spécialiste. Il est assesseur
du directeur du Muséum de 1947 à 1950 avant de prendre
sa retraite en 1956. Guillaumin contribue à améliorer,
malgré de faibles moyens, le Muséum et est à
l'origine de plusieurs jardins dont le jardin d'hiver ou le jardin
alpin.
Guillaumin s'intéressa aussi à l'hybridation des Phalaenopsis
et plusieurs hybrides, nommés ou non, lui sont attribués
par La Société Royale d'Horticulture. Ces hybrides
ont en fait été obtenus par M.
Liouville (Revue Horticole 1923, 1925, 1929). On peut citer
le Phalaenopsis M. Liouville (Leucorrhoda x lueddemanniana), nommé
en l'honneur de Roger Liouville, le Phalaenopsis Punctatissima
(violacea x stuartiana), le Phalaenopsis Maurensis pour la ville
de Maure de Bretagne ou habitait M. Liouville (aphrodite x pulcherrima).
Son goût pour l'horticulture il le manifeste encore en jouant
un rôle actif à la Société Nationale
d'Horticulture de France dont il est le secrétaire-rédacteur
du Bulletin de 1921 à 1946, puis le vice-président
en 1949, enfin président du Comité Scientifique. Il
est aussi membre du Comité international de nomenclature
horticole.
Il contribue à la Flore Générale de l'Indochine,
il fait notamment paraître les parties consacrées aux
Oxalidaceae, Rutaceae, Burseraceae, Hamamelidaceae, Haloragaceae,
Callitrichaceae, Rhizophoraceae, Melistomaceae et Crypteroniaceae.
Il est l'auteur de plusieurs articles
sur les hybrides de Phalaenopsis (Revue Horticole 1923, 1925 et
1929).
En 1930 à l'occasion du centenaire
de la mort de Lamarck, Guillaumin fit paraitre un article concernant
les hybrides autres que ceux du Phalaenopsis amabilis. Pour l'accompagner
deux planches en couleur illustraient 19 des hybrides ou des parents
remarqués par Guillaumin. Cliquez
ici.
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