Champignons parasites
 
     Les Phalaenopsis peuvent être attaqués par plusieurs champignons parasites, le terme de champignon, déjà ambigu, est à prendre au sens large et devrait être remplacé par le terme d'agent pathogène si l'on ne veut pas faire d'erreur. En effet des études plus précises on pu démontrer que, par exemple, Le Pythium et le Phytophtora que l'on retrouve couramment comme parasites des orchidées sont en réalité plus proches des algues brunes et des diatomées que des champignons. Ils sont désormais classés chez les Oomycètes. Cela peut expliquer, au moins en partie, pourquoi la plupart des fongicides utilisés contre les champignons sont inefficaces contre ces pathogènes. Les dérivés cupriques restent efficaces, avec en tête la bouillie bordelaise bien tolérée par la plupart des orchidées (l'inconvénient c'est que l'on a des plantes au feuillage bleu par la suite et ceci pendant plusieurs années). L'Aliette (phosethyl aluminium) couramment utilisé dans nos jardins peut être employée aussi bien préventivement que curativement.
     Le diagnostique d'une maladie n'est jamais une tache facile, les symptômes variant en particulier avec les conditions de culture. Seule l'analyse peut révéler exactement la nature de l'atteinte.
     La plupart des maladies sont la conséquence de conditions de culture défectueuses, mauvaise ventilation, arrosage mal à propos ou mauvaise ambiance. La meilleure des préventions consiste à donner aux plantes de bonnes conditions de culture.
 
Fusarium oxysporum
     C'est un parasite qui se développe dans les tissus vasculaires de la plante empêchant la circulation normale de la sève. Les sujets les plus atteints peuvent disparaître entre 3 et 5 semaines après l'infection, mais l'évolution est généralement plus lente. Il y a comme un flétrissement du feuillage. Les racines brunissent puis noircissent et pourrissent même en conditions sèches. Les feuilles de la base jaunissent puis tombent.
      Cette maladie très répandue dans les cultures horticoles se traduit aussi par la couleur mauve/violacé qui apparaît à la base de la plante. Une coupe transversale de la base de la plante en montre clairement les atteintes.
      Les chlamydospores qui sont les organes de conservation de ce champignon sont très résistants et se conservent longtemps dans le sol. L'osmonde est connue pour transporter les spores du Fusarium oxysporum. L'élimination et la destruction des plantes atteintes sont indispensables.
 
Rhizoctonia solani
     C'est une maladie à progression lente qui se traduit par une perte de vigueur, les feuilles jaunissant puis fanant. Les nouvelles pousses sont plus petites que les précédentes. Le rhizoctonia est un champignon du sol. Il est stérile, donc ne produit pas de spores. Par contre, il fait des sclérotes qui sont des amas de mycélium et qui constituent les organes de conservation. Les attaques se produisent essentiellement quand la température est élevée.
 
Slerotium rolfsii
     Pourriture rapide des racines accompagnée d'une décoloration du feuillage suivi de son brunissement à cause d'infections secondaires. Le symptôme le plus typique de la maladie est la présence de sclérotes de la taille d'une graine de moutarde et qui sont les organes de conservation du champignon. Ils peuvent rester viables très longtemps. L'humidité est nécessaire au développement du champignon. Un milieu très aéré, se ressuyant rapidement est le meilleur moyen de se protéger de ce parasite.
 
Colletotrichum gloeosporioides
     C'est une maladie plus connue sous le nom d'antrachnose, très répandue.
     Elle se traduit par une décoloration brune des feuilles, en forme de taches rondes ou irrégulières. Il y a une séparation très nette entre les tissus infectés et les tissus sains.
 
Pythium ultimum et phytophthora palmivora
     Ces organismes phytopathogènes sont désormais classé dans les Oomycètes. Si leur aspect morphologique est celui d'un champignon, leur biologie en est très différente. Ils touchent une palette très étendue de végétaux et sont responsables de la fonte des semis (Pythium), du Black rot, du pourridié et de certains mildiou (Phytophtora).
     Une humidité soutenue est indispensable pour assurer leur développement et leur dissémination. Celle-ci est assurée par les zoospores, organismes capables de mouvements indépendants, ils 'nagent' dans l'eau.
     Cette eau se trouvant sur une feuille, les zoospores peuvent pénétrer dans les tissus végétaux et commencer le stade suivant de leur cycle. A ce moment, les parasites se répandent rapidement dans les tissus et les infectent presque irrémédiablement.
     Sans traitement, la plante contaminée peut rapidement infecter ses voisines, non seulement par contact, mais aussi par projection de gouttelettes infectées lors des arrosages.
    Pythium ultimum se développe de préférence dans une fourchette de température comprise entre 10 et 25°c alors que Phyphtora palmivora a une plage de développement plus étroite entre 10 et 18/20°c. Toutes les parties de la plante sont susceptibles d'être atteintes et de servir de porte d'entrée à ces parasites. Les parties touchées d'abord jaunes virent rapidement au brunâtre ou au noir. Si l'on presse légèrement les tissus touchés ceux-ci exsudent des gouttelettes noirâtres.
     Isoler les plantes atteintes permet de contrer le développement ultérieur de la maladie.
     La plante atteinte pourra être traitée par la suppression des parties touchées. Pour se faire il faut utiliser un couteau tranchant correctement stérilisé et couper en deçà de la zone touchée en retirant également une bande de tissus sains. Observer la partie coupée. Si l'on détecte des tissus infectés (coloration brunâtre) il faut répéter l'opération un peu plus loin après désinfection de l'outil de coupe. Compléter l'intervention par un traitement à la bouillie bordelaise si vous êtes tenant de la méthode forte, ou à la poudre de cannelle si les méthodes naturelles vous conviennent. L'aliette peut aussi donner de bons résultats.

     Ces parasites ne vivent que dans un environnement humide. C'est pour eux un facteur primordial. Que les températures soient fraîches ou élevées le Pythium et le Phytoptora sont susceptibles de provoquer de graves dégâts chez des orchidées très variées. Pendant les périodes caniculaires le réflexe consistant à humidifier les plantes ou leur environnement favorise grandement le développement du Pythium.
     De même, évitez d'arroser si ce n'est pas indispensable quand le temps est à l'humidité, à l'orage.
     Contrôlez la ventilation. Une bonne ventilation qui favorise l'assèchement rapide des plantes après un arrosage est indispensable. L'apport d'un petit ventilateur qui améliorera la circulation de l'air peut aider efficacement à prévenir le développement de ces maladies.
      Une plantation trop serrée favorise non seulement la transmission de ces parasites, mais entraîne aussi une altération sensible de la ventilation.
     Un milieu de culture drainant est indispensable pour éviter une stagnation trop importante de l'eau d'arrosage. Un milieu de culture trop enrichi en matière organique fraîche peut favoriser la présence de Pythium et de Phytophtora.

     Lutte biologique
Décoction de " thé d'ail ".
1. Couper 100g d'ail finement et en remplir un pot d'environ un litre.
2. Couvrir d'eau et fermer le pot.
3. Placer dans un endroit chaud ou ensoleillé pendant trois jours.
4. Extraire la partie liquide.
5. Il est possible de répéter les étapes 1 à 4 plusieurs fois avec la même pulpe d'ail. Arroser avec ce " thé d'ail " pendant les périodes critiques.
Cette recette présente également l'avantage de pouvoir tirer partie des propriétés insectifuges de l'ail.

     De même, des préparations à base de camomille, de prêle ou de raifort ont été utilisées traditionnellement pour lutter contre la fonte des semis.

     A signaler pour les inconditionnels de la lutte biologique, le fait de saupoudrer le milieu de culture avec de la farine de maïs favoriserait le développement de la flore utile au détriment de la flore parasite.

Cercospora
     Une espèce mal déterminée de Cercospora s'attaque aux Phalaenopsis en provoquant sous le feuillage de petites taches de 1 mm ou moins de diamètres, brunâtres, se réunissant pour former des taches plus importantes. A l'emplacement correspondant sur le dessus de la feuille apparaît une zone jaunâtre virant par la suite au brun. Le remède le plus efficace consiste à couper les feuilles atteintes. Des traitements avec des produits à base de thiophanate-méthyl (Pelt 44) sont également efficaces.
 
Phyllosticta capitalensis
     Provoque des dégâts nuisant plutôt à l'esthétisme de la plante, sans être dangereux. Se manifeste par de petites taches en creux, jaunes, rondes ou ovales puis brunissant en atteignant une taille de 5 à 6 mm.
 
Botrytis cinerea

     C'est un parasite extrêmement polyphage qui demande une humidité élevée et constante pour se développer. Les symptômes caractéristiques en sont les petites taches circulaires brunâtres que l'on observe couramment sur les fleurs. Les variétés blanches sont les plus dépréciées. Ce champignon a besoin d'eau en phase liquide pour assurer la germination de ses spores et se développer. La maladie se maintient sur les débris végétaux, il est donc indispensable d'éliminer les feuilles sèches, les fleurs fanées, etc...
     L'optimum de température nécessaire au développement des spores se situe aux alentours de 16 à 20°c.
     La maîtrise du climat est une priorité pour lutter contre ce parasite. Des arrosages matinaux permettant un séchage rapide sont nécessaires de même qu'une bonne aération pour limiter les risques de condensation. La fertilisation fortement azotée favorise son développement de même que les aspersions aériennes.

 
Ptychogaster sp.
      Champignon parasite du mélange de culture qui est envahi et devient asphyxiant pour les racines. Les formes les plus courantes sont blanches d'où leur nom anglais de «snow-mold». Ce parasite n'a jamais été reporté sur osmonde, mais est très classique sur des milieux à base d'écorces de conifères.
 
Champignons sur le support de culture.
     Il est possible d'observer une foule de champignons qui se développent sur les milieux de culture et ceci à tous les stades de développement. Mycèliums, fructifications, formes parfaites. Ces organismes se développent sur les écorces, la tourbe et plus généralement sur toutes les matières organiques présentes. Leur présence accélère la décomposition et donc la dégradation du milieu de culture mais n'est pas de nature à endommager directement la plante. Plus le support de culture est ancien plus il est colonisé.
 
 
 
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