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La
firme Veitch & Sons était une entreprise horticole de premier
plan dans l'Angleterre du XIXème siècle. Elle est à
l'origine de l'introduction de centaines d'espèces végétales
en Europe dont un bon nombre d'orchidées.
Le fondateur de la dynastie est John Veitch
(1752-1839). Vers 1800 il loua quelques terres près d'Exeter
et y installa une pépinière. L'entreprise s'agrandit
dès 1810 et déménagea ensuite à Exeter
en 1832. Son fils James (1792-1863)
et son petit-fils James junior
(1815-1869) prirent naturellement sa succession. Pendant que James
prenait la tête de l'entreprise, James junior fut envoyé
deux ans à Londres pour se former dans une autre pépinière.
Il rejoignit l'entreprise familiale et y fut associé en 1838.
James junior réalisa que Veitch & Sons basé dans
le Devon ne pouvait pas rivaliser avec ses concurrents londoniens
et en 1853 il put acquérir une entreprise installée
à Chelsea. Sous sa direction l'entreprise Royal Exotic Nursery
devint la plus importante d'Europe. Elle était divisée
en 11 secteurs ; orchidées, fougères, nouveautés,
plantes décoratives, plantes tropicales, arbustes, arbres,
plantes grimpantes, multiplication, graines et serre. Les Veitch acquirent
trois autres sites proches pour développer la production. Comme
il devenait impossible de développer conjointement l'établissement
d'Exeter et celui de Londres, les deux devinrent indépendants,
le plus jeune fils de James senior, Robert (1823-1855) pris la direction
de ce qui devint Robert Veitch & Sons, pépinières
qui fut vendue en 1969 à la firme St. Bridget Nurseries.
La branche londonienne prit le nom de James Veitch & Sons et fut
successivement dirigée par James Veitch junior puis par ses
fils John Gould (1839-1870), Harry
James (1840-1924), et Arthur
(1844-1880). James Veitch junior abandonna à ses enfants la
responsabilité de l'entreprise en 1864 et décéda
5 ans plus tard. L'ainé de ses fils, John Gould, ne lui survécut
qu'un an et c'est Harry Veitch qui prit les rênes de l'établissement
pour les trois décennies suivantes jusqu'à ce que les
enfants de John Gould, John Gould junior (1869-1914) et James Herbert
(1868-1907) tentent d'assurer la pérennité de la firme. |
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C'est Harry Veitch qui supervisa l'édition
de Veitch's Manual of Coniferae (1881) et de Veitch's Manual
of Orchidaceous Plants (1887-1894) réédité en
1963. Il est aussi à l'instigation du Chelsea Flower Show en 1912.
James Herbert prit les rênes après le départ en retraite
de Harry Veitch mais le défis était trop dur à relever.
Il devint introverti et excentrique, se fâcha avec les clients et
l'activité commença à décliner. Après
son décès en 1907 Harry Veitch tenta de remettre l'établissement
en route mais l'obligation de quitter un des sites de production et le
déclanchement de la première guerre mondiale eurent raison
de ses efforts.
En 1894 l'établissement de Chelsea comptait 110 serres dont 20
étaient affectées à la culture des orchidées
; 70 ouvriers horticoles payés 18Fr par semaines travaillaient
sous les ordres de 10 chefs de serre payés 75 Fr par semaine.
Cet établissement employa 19 collecteurs
qui visitèrent le monde entier ; William Lobb (1840-1857), Thomas
Lobb (de 1843 à 1860), Richard Pearce (de 1859 à
1866), David Bowman (1866), Henry Button (de 1866 à 1868), Carl
Kramer (en 1867 et 1868), Gottlieb Zahn (en 1869 et 1870), George Downton
(de 1870 à 1873), J. Henry Chesterton (de 1870 à 1878),
A. E. Endres (de1871 a 1873), Gustave Wallis (de 1872 à 1874),
Walter Davis (de 1873 à 1876), Guillaume Kalbreyer (de 1876 à
1881), Christopher Mudd (1877), F.
W. Burbidge (1877-1878), Charles Maries (de 1877 à 1879),
Charles Curtis (de
1878 à 1884), David Burke
(de 1881 à 1897), E.
H. Wilson (de 1899 à 1905). Les membres de la famille furent
aussi mis à contribution ; John Gould Veitch entre 1860 et 1870,
Peter Veitch entre 1875 et 1878 et James Herbert Veitch entre 1891 et
1893. Par leur entremise arrivées en Europe les plantes suivantes
: Miltonia vexillaria, Cattleya skinneri 'alba', bowringiana, Paphiopedilum
lawrenceanum, curtisii, tonsum, villosum, javanicum, Coelogyne dayana
et veitchii, Cycnoches pentadactylon, Phragmipedium caudatum, Vanda coerulea,
tricolor. La liste est loin d'être exhaustive.
La firme Veitch est à l'origine de l'introduction
de 1281 espèces qui étaient parfaitement inconnues. Parmi
celles-ci 232 orchidées dont plusieurs Phalaenopsis. 422 de leurs
plantes ont été illustrées dans le Curtis's Botanical
Magazine.
John Dominy, le premier à avoir réalisé
un hybride artificiel d'orchidée en 1856, et John
Seden le premier à avoir réalisé un hybride
artificiel de Phalaenopsis en 1886 travaillaient pour Veitch.
Phalaenopsis amabilis (Thomas Lobb en 1846),
Phalaenopsis corningiana, Phalaenopsis x intermedia (Thomas Lobb en 1852
parmi un lot de Phalaenopsis aphrodite), Phalaenopsis maculata (Curtis),
Phalaenopsis mariae (Burbidge puis Burke), Phalaenopsis equestris (Lobb
en 1848), Phalaenopsis sumatrana var. paucivittata et Phalaenopsis sumatrana
var. sanguinea, Phalaenopsis x veitchiana (un seul exemplaire dans une
importation antérieure à 1872) et Phalaenopsis violacea
en quantité significative sont les principales introduction de
Veitch & Sons.
John Seden créa 14 hybrides de Phalaenopsis.
Certain semis ne donnèrent qu'une seule plante.
Phalaenopsis x Ariadne (aphrodite x stuartiana, 1896), x Artemis (amabilis
x equestris, 1894), x Cassandra (equestris x stuartiana, 1896), x F. L.
Ames (X intermedia x amabilis, 1886),
x Harriettae (amabilis x violacea, 1887), x Hebe (equestris x
sanderiana, 1897), x Hermione (stuartiana x lueddemanniana, 1899), x intermedia
(aphrodite x equestris, 1886), x
John Seden (amabilis x lueddemanniana, 1888), x Leda (amabilis
x stuartiana, 1888), x luedde-violacea (lueddemanniana x violacea, 1895),
x Rothschildiana (schilleriana x amabilis, 1887), x stuartiano-manni (stuartiana
x mannii, 1898), x
Mrs.
J. H. Veitch (lueddemanniana
x sanderiana 1899).
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